Écomobilité

La notion d'écomobilité ou de mobilité durable est une notion récente, apparue après les crises de l'énergie et de la biodiversité, dans le sillon des questions de développement durable. Elle regroupe la conception, la mise en place et la gestion de modes de transport jugés plus propres à l'égard de l'environnement, sûrs et sobres, en particulier à moindre contribution aux émissions de gaz à effet de serre. L'écomobilité est plus souvent pratiquée en milieu urbain.
Parmi les cinq grandes mesures préconisées par Réseau Action Climat-France pour lutter contre les changements climatiques figure la relance du train et du vélo 1, ce qui s'explique par la très bonne efficacité énergétique des transports sur rail.


Enjeux

L'écomobilité est l'un des enjeux d'aménagement du territoire et de gestion de temps les plus souvent traités par les Agendas 21, de l'échelle locale à l'échelle régionale2,3.
Ce sujet mobilise les notions de service, de sécurité, de moindre pollution, d'économies d'énergie, mais aussi de gestion du temps, de qualité de vie et de santé publique.
L'écomobilité, en tant que recherche de l'ensemble des modes de déplacement alternatifs à l'automobile individuelle, vise également à réduire la dépendance de la société vis-à-vis de l'automobile. Des enjeux de connectivité écologique existent selon que les voies utilisées pour le transports sont à faible impact pour la biodiversité ou au contraire source de fragmentation écologique et éventuellement de pollution lumineuse.

Domaines d'application

Les domaines concernés sont :

  • l'aménagement du territoire et l'urbanisme, les politiques et stratégies d'organisation des transports plus intermodaux et plus efficients, et donc d'infrastructures et d'énergie ;
  • l'écocitoyenneté, la sensibilisation, l'éducation ;
  • les alternatives au transport physique ;
  • le véhicule partagé, le covoiturage) et d'autres usages collaboratifs ou optimisés de véhicules ;
  • la prospective (voir plus bas)
  • diverses applications technologiques, dans le domaine du transport, des véhicules, de la gestion des flux et de la gestion du temps. Ces applications visent à améliorer l'efficience et l'efficacité énergétique de chaque mode de transport, éventuellement dans un esprit d'économie de service.

Cadres d'application

Comme cadres, il existe des cadres généraux comme le développement durable, la transition énergétique et écologique, ainsi que des cadres réglementaires ou incitatifs européens [dont par exemple le programme européen REVER : Réseau Vert Européen (programme FEDER et Interreg 2C), une Déclaration pour un « Réseau Vert Européen »4, ainsi qu'une « Déclaration de Lille sur les Voies vertes »5 ou plus régionaux et "locaux" (Agenda 21 local, Plan Climat, Plan de déplacement, etc.].

Sémantique

Dans les faits, la notion de mobilité durable est souvent plus directement associée au climat qu'à la biodiversité, et certaines entreprises parlent parfois d'écomobilité pour désigner la « mobilité économique », c'est-à-dire adapter les effectifs en fonction des besoins économiques, et encourager les mutations internes ou départs hors de l'entreprise[réf. nécessaire].
Avec des variantes selon les pays, les modes de déplacement dans la rue ou sur route sans apport d'énergie autre qu'humaine sont appelés :

  • mobilités douces
  • circulations douces
  • modes doux
  • déplacements doux
  • transports doux
  • modes actifs
  • mobilité active.

En principe, ces modes de déplacement sont sans moteur, à « motricité autogène », mais des variantes telles que le vélo à assistance électrique sont souvent incluses dans la mobilité douce et la mobilité active.

Types de déplacements ou véhicules concernés

Les expressions « écomobilité » et « mobilité durable » recouvrent des regroupements flous pouvant inclure des transports motorisés ou assistés. Ils incluent aussi des modes de déplacement qui ne suivent pas obligatoirement les règles d'usage actuel de l'espace public : patinage, planches à roulette, vélos urbains sur trottoirs et voies de transports en commun.
On retrouve notamment, dans l'ordre : la marche à pied, les vélos et véhicules dérivés du vélo (vélomobiles, vélos en libre-service, vélotaxis ou vélo cargos6), les gyropodes, les transports en commun et le covoiturage. L'intermodalité constitue la clef de l'écomobilité.
Pour les longues distances des solutions anciennes rénovées sont citées : dirigeable, bateau à voile ou équipé de panneaux solaires ou, dans un domaine qui relève encore de la recherche, des avions ou véhicules solaires.

Contenu, principes

Les pouvoirs publics, en partenariat avec les associations, s'attachent par les études d'écomobilité puis la mise en place de solutions à diminuer la pollution routière et à gérer les pics de pollution et l'engorgement, qui dégradent la qualité de vie, la santé humaine et les écosystèmes. En s'appuyant sur les données locales et des observatoires de la mobilité8, un état des lieux, régulièrement mis à jour, permet de lister les enjeux et les répercussions sur la population, la vie sociale, l'économie, le système de santé. Ils redéfinissent par exemple les trajets domicile-école sans surcoût économique pour les ménages.

Les solutions conjuguent généralement

  • le principe de la ville dense et mixte, qui peut limiter le besoin de longs déplacements et les temps de déplacement
  • une lutte contre la périurbanisation
  • les transports en commun en site propre plus fluides, plus confortables, avec des cadences appropriées
  • les vélos ou véhicules partagés
  • un réseau de pistes cyclables
  • les réseaux intelligents de gestion des flux
  • des stations de recharge
  • une intermodalité et une multimodalité facilitées, y compris par une billetterie unique, des « multi-pass », etc.
  • une planification appropriée (plan de déplacements urbains, scolaires, d'entreprise...)
  • un accroissement du parc de véhicules propres
  • des actions de sensibilisation et d'éducation de la population
  • La promotion et le développement du télétravail (qui peut diminuer les besoins de mobilité pendulaire contrainte) ou d'une économie de service peut accompagner ces démarches.
  • On parle de « liaisons douces » pour les cheminements séparés de la voie pour les véhicules motorisés.


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